Le parc national de Cahuita dans les pas d’Antony

Le parc national de Cahuita

Le parc national de Cahuita au Costa Rica a été une de mes plus belles découvertes, avec celui du Corcovado. Pour rappel, le Costa Rica, qui abrite 6% de la biodiversité mondiale, possède pas moins de 20 parc nationaux (parques nacionales), qui recouvrent  plus de 25 % de son territoire.  C’est un des arguments qui m’a évidemment séduit pour partir à la découverte de ce pays, destination éco-touristique par excellence, qui a inscrit la protection de l’environnement dans sa constitution.

Toute personne a droit à un environnement sain et écologiquement équilibré. Pour cette raison, elle a intérêt à agir pour dénoncer les actes qui enfreignent ce droit et pour réclamer l’indemnisation du dommage causé. L’État garantira, défendra et préservera ce droit.

Mais attention, tout n’est pas si rose (voir mon billet d’humeur sur le sujet), car entre les textes de loi et la réalité, il y a parfois des écueils qui m’ont sauté aux yeux lors de mon voyage. Cependant, le principe d’afficher sa volonté de préserver sa biodiversité est déjà louable, peu de pays peuvent en dire autant.

A propos de Cahuita

Le parc National de Cahuita, souvent méconnu car moins touristique (ce qui fait son charme) se trouve dans la province du Lemon, côté caraïbe. Il jouxte la petite ville du même nom, à quelques kilomètres au sud de la station balnéaire de Puerto Viejo. Créé en 1982 en raison de sa faune et de sa flore exceptionnelle, Cahuita est composé d’une partie terrestre de 1105 hectares et d’une partie maritime de 22338 hectares. Une forêt tropicale luxuriante, bordée d’une longue plage de sable fin avec ses cocotiers inclinés qui invitent à la baignade , ses sentiers et sa variété incroyable d’animaux… bref un petit bijou de biodiversité.

A noter que les amateurs de snorkeling trouveront également leur bonheur (par mer calme) en partant avec un pêcheur qui saura les guider vers  les meilleurs spots de plongée pour observer la multitude de poissons multicolores, les tortues marines, les raies et requins et évidemment les superbes récifs coralliens qui font la richesse de la partie maritime de ce parc. Nous n’avons hélas par eu la chance de pouvoir tester cette activité snorkeling, en raison du mauvais temps. Mais ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui nous ont empêché de partir à la découverte de la partie terrestre du parc.

J’ai suivi les conseils des locaux qui nous ont vivement recommandé la présence d’un guide pour ne pas passer à côté de cette incroyable faune qui n’a pas son pareil pour se camoufler. Et je dois dire que c’est un conseil avisé, rien ne vaut l’oeil affuté d’un guide pour rendre l’invisible visible… On n’a pas été déçu du voyage. Nous avons d’ailleurs croisé quelques touristes qui parcouraient le parc sans être accompagnés et je peux vous assurer qu’ils n’ont quasiment rien vu (je les ai entendus râler), et pourtant nous avions parcouru le même itinéraire. Leçon n°1: Observer la faune en territoire inconnu ça ne s’invente pas!

Notre rencontre avec Antony

C’est en me rendant sur place, dans le village de Cahuita, que l’on m’a dirigé vers un resto, dont le patron proposait aussi un service de guides naturaliste. L’accueil n’a pas été des plus chaleureux, mais soit, nous ne nous formalisons pas et  « bookons » notre guide pour le lendemain matin 8 heures avec paiement par avance (40 dollars pour deux).

Le lendemain, malgré une météo morose, je suis vraiment curieuse de découvrir le parc national de Cahuita, le dernier au programme avant la fin de notre périple. Nous avons rendez-vous devant le resto. Nous sommes à l’heure, mais personne à l’horizon. Le village est encore endormi. 20 minutes plus tard nous voyons s’approcher un gars mal réveillé, t-shit débraillé, en short et pied nu. Il nous regarde, nous le saluons, pensant qu’il s’agit d’un habitant… Malaise, il est là, l’œil encore rougit du pétard de la veille, à nous observer. Dans le doute, je tente un « you are the guide »? … Et bien yes he is! Je regarde mon compagnon, dubitative, je l’avoue un peu désappointée, je m’attendais à voir débarquer un gars au look d’Indiana Jones, avec chapeau d’aventurier, jumelle et chaussures de marche, genre super pro quoi (un peu ce qu’on avait eu jusqu’à présent dans les autres parcs)! Au lieu de cela je me vois débarquer le pilier de comptoir du coin qui s’est improvisé guide. Antony, c’est son nom, nous invite enfin à le suivre… Et franchement on avait plus trop le choix, je me rend à l’évidence, on ne peut pas gagner à tous les coups.

On arrive à l’entrée du parc national de Cahuita qui vient tout juste d’ouvrir ses portes, derrière nous un petit groupe d’allemands avec son Indiana Jones tiré à quatre épingle nous jette des coups d’oeils moqueurs. Il n’en fallait pas moins pour me convaincre de quand même laisser sa chance à Antony… sur un malentendu ne sait on jamais. Et bien, vous savez quoi? je n’ai jamais aussi bien intégré le proverbe populaire « L’habit ne fait pas le moine »!

Au fil de notre trek à travers la forêt tropicale du parc national de Cahuita, Antony se révèle être un fin connaisseur de la faune et de la flaure locale, il nous bluffe en repérant des petites bêtes dont nous n’aurions même pas soupçonné la présence. Il a un œil et un instinct extraordinaires (et je ne parle pas de son humour), rien ne lui échappe, ni la petite grenouille verte cachée sous une feuille, ni le paresseux endormi au sommet d’un arbre, ni la minuscule vipère mortelle, ni l’araignée géante planquée derrière sa toile… A chaque pas, c’est l’émerveillement. Singes hurleurs, différentes espèces de paresseux, d’oiseaux, crabes, iguanes… Une faune discrète mais superbe, que seul un œil averti peut repérer dans ces mangroves et cette végétation luxuriante.

Antony est né à Cahuita, cet environnement c’est son quotidien depuis tout petit, pas de besoin de chaussures pour se frayer un chemin dans sa forêt, ni de jumelles ou de longue vue pour dénicher les as du camouflage. Cahuita n’a aucun secret pour lui, il connait le nom du moindre insecte ou batracien, repère chaque mouvement… Nous avions trouvé une véritable perle! Alors quand on a recroisé notre groupe d’allemands, avec son « super guide » qui est passé pile à côté d’une espèce rare de vipère (qu’Antony venait juste de nous montrer quelques insants plus tôt) et qui a manqué un magnifique paresseux juste au dessus de sa tête, c’est nous qui avons eu de quoi sourire…

Alors juste un grand merci à Antony et une belle leçon: ne jamais se fier aux apparences, qui peuvent souvent être trompeuses.

Parc national de Cahuita: Infos pratiques

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