Parc national de Bundala : paradis ornithologique

Le Parc de Bundala, sanctuaire des migrateurs

Ce site magnifique, qui s’étend sur plus de  6200 hectares, est la plus grande zone humide d’hivernage au Sri Lanka pour les oiseaux migrateurs. Un petit coin de paradis ornithologique qui présente un intérêt mondial de par sa biodiversité et le nombre incroyable d’espèces qu’il abrite.

Le parc de Bundala est un de mes gros coups de cœur de ce voyage au Sri Lanka. Et dire que j’ai failli faire l’impasse, écœurée par mon expérience de la veille au parc national de Yala, véritable autoroute à touristes totalement néfaste pour la faune (j’y reviendrais dans un prochain article). Mais je ne voulais pas rester sur une mauvaise impression, et j’avais eu de très bons échos sur le parc de Bundala. Alors, malgré les tarifs prohibitifs de ces safaris (même si Bundala est un peu moins chère), mon compagnon et moi avons finalement réservé cette excursion avec Nelson, le même chauffeur que nous avions pris pour Yala, ce qui nous a valu une petite ristourne. Rendez-vous est donc pris  pour le lendemain à l’aube.

Le réveil est programmé à 5 heures du matin pour être à l’entrée du parc pour 6 heures. Il fait encore nuit noire quand nous rejoignons le 4×4 qui nous attend à la sortie de notre éco-lodge. Un jeune homme encore dans les vapes, visiblement pas très bien réveillé, nous accueille. Il semble tout juste sorti du lit. Notre première surprise: ce n’est pas Nelson, en tout cas pas celui de la veille. Alors comme de coutume, on se présente et on lui demande son prénom: « Nelson »! Ok… là on part à rire. « C’est décidément un prénom commun dans le coin », mais on ne veut pas le vexer, il n’a pas trop l’air dans son assiette, alors on lâche l’affaire sur le « switch » du chauffeur et on embarque pour 1/2 heure de route jusqu’à l’entrée du parc.

Les premières lueurs de l’aube accompagnent les gazouillis d’oiseaux. Pas de doute nous sommes à la bonne adresse. Pas d’autres touristes en vue. Le personnel de l’accueil n’est pas encore à son poste, alors j’en profite pour discuter avec Nelson pour le détendre un peu, car il a visiblement bien du mal à ouvrir les yeux. Réponses laconiques… Le vrai Nelson c’est lui et c’est lui qui devait nous accompagner à Yala la veille, mais il a eu un empêchement, alors il a demandé à un autre chauffeur de se faire passer pour lui. Ok! ça se tient, mais je ne peux m’empêcher de sourire… On nous prend quand même un peu pour des citrouilles mais bon, c’est pas comme si on ne voyageait jamais et que l’on n’était pas habitué aux petits arrangements locaux.

Le parc de Bundala abrite 197 espèces d'oiseaux

Le parc de Bundala ouvre enfin ses portes, pour le lever du soleil. Le spectacle est magnifique et le site dévoile toute sa magie. Les singes hurleurs se mêlent aux cris des paons, la nature s’éveille, un véritable moment de grâce. Nous voilà donc sur les pistes, à l’affût du moindre signe de vie. Nelson aussi semble s’éveiller à la vie, il devient plus bavard, comprend que nous sommes des vrais amoureux de la nature et des animaux. Et là c’est carrément la passion qui l’anime. Son amour pour cet endroit nous saute aux yeux. Il connaît le nom de tous les oiseaux, s’arrête de longues minutes pour les admirer avec nous, pour profiter de l’instant et du silence qui n’est rompu que par les doux sons de la nature.

Réserve de biosphère

Nous ne croiseront que deux autres véhicules durant les quatre heures que nous avons passé au parc de Bundala. Quatre heures à admirer ces magnifiques paysages, qui sont autant de tableaux qui resteront gravés dans ma mémoire. Des lagons argentés à l’océan indien qui borde le parc, en passant par le maquis aride et la mangrove, le parc est d’une incroyable diversité, ce qui lui vaut d’avoir été classé comme réserve de biosphère par l’UNESCO. Les animaux semblent ici cohabiter en paix. Buffles et crocodiles des marais se partagent les plans d’eau avec des centaines d’oiseaux. Le parc de Bundala en abrite près de 200 espèces, certaines très rares, comme le marabout chevelu, un drôle d’oiseau que nous avons eu la chance d’observer.

Entre lagons et océan

Les mammifères ne sont pas en reste, on peut y croiser des éléphants (nous en avons vu un), mais aussi des mangoustes, des sangliers, et même des léopards (mais là il faut vraiment croiser les doigts, on l’a fait, ça n’a pas marché, ni à Yala d’ailleurs, mais comme nous en avions déjà vu en Afrique du Sud, ce n’était pas non plus notre obsession).

Dans le parc de Bundala, la faune présente au final tout autant d’intérêt que dans les autres parc que nous avons visité. Nous avons ainsi pu notamment observer de nombreux Sambar du Sri Lanka qui se déplacent en hordes dans le parc, des cervidés gracieux, proches cousins d’autres habitants des lieux, les magnifiques cerfs axis, reconnaissables à leur robe tachetée. Sans oublier les buffles d’eau, les crocodiles et les singes langur (une espèce menacée que nous avons pu voir uniquement à Bundala).

Les oiseaux sont évidemment l’attraction principale. De toutes les tailles, de toutes les couleurs, oiseaux d’eau (canards, ibis, hérons, flamands…), gallinacés, rapaces, etc., se côtoient dans ce sanctuaire ornithologique. Rendez-vous dans la rubrique Portfolio pour découvrir un panel de cette biodiversité.

Nous avons fait un petit arrêt en bord de mer, où nous avons eu la chance d’apercevoir une immense tortue Luth tout en dégustant de succulentes figues de barbarie que Nelson a eu la gentillesse de nous éplucher sans se piquer. Au loin, un petit repaire de pêcheurs, avec ses barques colorées et ses huttes en feuilles de palmier semble comme endormi dans l’immensité de ce paysages aux allures de carte postale…

Ce safari au parc de Bundala a été un véritable émerveillement du début à la fin. Une belle découverte que je recommande absolument aux amoureux de beaux espaces et surtout à ceux qui souhaitent profiter d’un site naturel qui n’est pas assailli par les touristes. Nelson s’est finalement avéré être un super chauffeur mais surtout un fin connaisseur de la faune locale, curieux et passionné comme nous. Merci à lui pour ce moment riche en émotions. On s’en est mis plein les yeux.

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