Un autre regard sur le zoo de San Diego
Que ce soit clair, la plupart des zoos sont une aberration. L’idée même d’enfermer des animaux me hérisse le poil.
Voilà bien des lieux que j’évite à tout prix. L’enfermement, les cages et tout le reste très peu pour moi et surtout pour eux! Et puis, j’ai entendu parler du zoo de San Diego aux États-Unis. De ses programmes en faveur de la conservation. De ses efforts pour le bien-être animal. Alors, quand l’occasion s’est présentée, en 2011, lors d’un road-trip à travers l’ouest américain, j’ai voulu m’en rendre compte par moi-même.
700 espèces sur 40 ha
Le zoo de San Diego ne donne déjà pas, au premier abord, l’impression de rentrer dans une prison pour animaux. Un immense parc arboré ( le parc de Balboa) de 40 ha accueille le visiteur. Autant dire que la journée ne suffit pas pour en faire tout le tour. On peut s’y déplacer à pied, en bus, en petit train ou encore le survoler en téléphérique. Ambiance à l’américaine, avec ses attractions à thèmes et ses nombreux divertissements façon Disney World ( cinéma 4D, shows…).
Mais très vite, je suis agréablement surprise de voir des animaux évoluer dans des enclos dont on ne voit quasiment pas les limites, ils sont, pour la plupart, spacieux et aménagés avec soin.
Tout est mis en place pour reproduire l’habitat des espèces le plus naturellement possible. Elles sont près de 700 au zoo de San Diego. Nombre d’entre elles se reproduisent en captivité, ce qui est le signe d’un environnement plutôt favorable. C’est en tout cas un des arguments avancé par le zoo et appuyé par les scientifiques.
Je trouve quand même que tous les animaux ne sont pas logés à la même enseigne. Si les pandas et les gorilles semblaient effectivement plutôt épanouis, l’étrange comportement d’un éléphant, qui effectuait des mouvements répétitifs, généralement le signe d’un mal être dû à la captivité, me rappelle que le zoo n’est pas adapté aux espèces habituées aux grands espaces et à se déplacer sur de longues distances. Mais c’était, je dois l’avouer, une des rares scènes qui m’a interpellée. Pour le reste, le zoo a effectivement mis les gros moyens pour offrir aux animaux les meilleurs conditions de détention possibles.
Conservation des espèces
A noter que ce parc zoologique est géré par une fondation à but non lucratif. Le prix d’entrée et les dons servent aussi en partie à financer des actions de préservation (wildlife conservancy) de cette fondation à travers le monde.
Le zoo est ainsi particulièrement engagé dans les missions de réintroduction et de lutte contre l’extinction des espèces, telles que le rhinocéros, l’éléphant, le condor de Californie, le gorille, le koala ou encore le panda géant (lors de ma visite au zoo, un bébé panda pouvait être observé en direct par video cam).
Le zoo abrite également un institut de recherche pour la conservation des espèces, des plantes et des habitats, avec près de 150 chercheurs qui pilotent des projets dans plus de 35 pays.
Une banque génétique a même été créée, avec un système de « zoo congelé » où sont conservés des spermatozoïdes et des œufs de plus de 355 espèces.
Je reste convaincue que les zoos ont vocation à disparaître, mais il faut admettre que celui de San Diego va plus loin que la simple exhibition d’animaux. Son action pour la conservation et la réintroduction des espèces a été reconnue sur le plan international. Tout cela pour se donner bonne conscience ou pour faire avancer cette juste cause? Un peu des deux certainement.