Jeu du j’aime / j’aime pas au Sri Lanka

J’aime… j’aime pas ou comment je pourrais résumer le bilan de mon raod trip de 15 jours au Sri Lanka, avec son côté pile et son côté face.

Destination exotique et dépaysante par excellence, je dois l’avouer, j’avais mis la barre très haut. Rien que son surnom évocateur de « perle de l’océan indien » était plein de promesses. Son autre surnom, « larme de l’Inde » est peut-être aussi révélateur de l’envers du décor.

Mais que les choses soient claires, le Sri Lanka est une magnifique destination. Pas question ici de tirer à boulet rouge sur ce pays accueillant, aux paysages somptueux, riche d’un patrimoine culturel et naturel exceptionnel. Alors pourquoi ce sentiment mitigé me direz-vous? Pour tout vous dire le Sri Lanka m’a un peu fait le même effet que le Vietnam. J’avais des attentes énormes, et forcément quand on idéalise une destination, on peut vite avoir quelques déceptions.

La raison principale de cette déception: un tourisme de masse parfois totalement hors contrôle… Avec les dérives que cela entraine en l’absence de régulation. J’engage aussi ma propre responsabilité, puisque j’ai choisi de partir en février, la haute saison au Sri Lanka (sans le savoir, à ma décharge) pour visiter le pays. Et évidemment, même en sortant parfois des sentiers battus, il y avait des incontournables que je ne voulais pas manquer et donc, forcément, il ne fallait pas espérer être seule au monde…

Le choix de mon itinéraire était principalement guidé par la découverte de la faune sauvage, avec les sites et réserves naturelles incontournables mais aussi quelques temples et un petit break balnéaire. Alors, avant de découvrir dans d’autres articles en détail mes aventures et mes magnifiques rencontres avec la faune sri lankaise, petit jeu du J’AIME / J’AIME PAS pas sur la destination SRI LANKA…

Le bilan de mon voyage au Sri Lanka

J’AIME … Les Sri Lankais, qui sont juste a-d-o-r-a-b-l-e-s ! A commencer par notre guide Wasantha et sa famille qui  ont eu la gentillesse de nous accueillir chez eux. Les Sri Lankais ont toujours le sourire, ils sont serviables et polis. Ils sont fiers de leur pays et ils aiment partager leur culture. Un vrai coup de cœur pour cette population chaleureuse et généreuse.

J’AIME PAS… Les hordes de japonais et de chinois qui hurlent dans les sites sacrés et ne respectent pas la sérénité de ces lieux malgré les demandes discrètes des moines (je déconseille vivement le cirque touristique du temple de la dent à Kandy). Les bousculades et le manque d’égard vis à vis des autres visiteurs m’ont ulcéré. Et je vous passe les forêts de perches télescopiques qui envahissent les sites, empêchant de profiter de la beauté des lieux ( je pense notamment au temple de Dambulla). Le Sri Lanka est devenu une destination très à la mode, notamment auprès des touristes asiatiques, il est parfois difficile de maîtriser l’afflux touristique sur un si petit territoire qui semble avoir du mal à absorber cette fréquentation de masse.

J’AIME… Ses paysages verdoyants, ses rizières et ses champs de thé à perte de vue où le temps semble s’être arrêté. Les contrastes de couleurs aux différentes heures de la journée sont saisissants. La nature est omniprésente et invite à la contemplation pour peu que l’on sorte des sentiers battus.

J’AIME PAS… Les courses-poursuites dans le parc national de Yala pour « spotter » les « stars » du parc, éléphants et léopards, qui se retrouvent paniqués, encerclés par des dizaines de jeeps qui se sont donnés le mots via leurs radios VHF. J’ai été écœurée par la tournure prise par une « chasse » au léopard dans le parc de Yala. Toutes les jeeps ont convergé au même endroit créant un embouteillage monstre, et nous au milieu, qui n’avions rien demandé. On se trouvait juste sur le chemin  pour finir coincé pendant plus d’une demi- heure au milieu des véhicules à inhaler les pots d’échappement (et je ne parle même pas de l’impact sur la nature et la faune!). Tout ça pour un léopard caché au sommet d’un arbre à 500 mètres de là, que finalement personne n’a vu ( à moins d’avoir de bonnes jumelles). L’horreur!

J’AIME… La cuisine, avec une mention spéciale pour le KOTTHU plat tamoul (servi uniquement le soir) à base de pâte de riz coupée en petit morceaux (de façon assez spectaculaire) auxquels on ajoute des légumes et des oeufs (existe aussi en version non-végétarienne avec du poulet). Et évidemment le plat national, le « rice and curry » et toutes ses variations végétariennes qui ont fait mon bonheur. Sans oublier le « curd », ce délicieux yaourt au lait de bufflonne accompagné de miel ou de sirop de palmier, just yummi!!

J’AIME PAS… Les tarifs prohibitifs des entrées pour les sites culturels, les parc nationaux et les activités. En total décalage avec les prix pratiqués dans le pays pour tout le reste (nourriture, hébergement, transports…). Exemple: 25 dollars pour le site de Polonnaruwa (soit 50 dollars pour deux) ou encore la demi-journée au parc de Yala : 80 euros (entrée + jeep et chauffeur).

J’AIME… Les tuk-tuk personnalisés et customisés façon « tunning » totalement insolites et décalés. Mon préféré : celui arborant un verset du coran sur son pare-brise arrière et juste en dessous une photo de Bob Marley en train de fumer un joint ;-). Joyeuse ambiance sur les routes sri-lankaises avec ces petits véhicules qui peuvent avaler des kilomètres et supporter tous les terrains. Incontournable!

J’AIME PAS… Les milliers de chiens errants rongés par la galle et les tiques, faméliques et laissés sans soins, ces scènes ont été un véritable crève-cœur pour moi (j’ai fait ce que j’ai pu, en leur donnant de la nourriture quand j’en avais et en les saupoudrant de poudre anti-puce et anti-tique). La fondation Brigitte Bardot s’implique sur place notamment pour aider les refuges et participer à de vastes campagnes de stérilisation et de vaccination Heureusement, nombreux sont aussi ceux qui ont des maîtres, qui, pour le coup en prennent soin. Les chauffeurs font également très attention aux chiens aux bords des routes (tous les 2 mètres) et, à mon grand bonheur, en 15 jours, je n’ai pas vu un seul animal écrasé (merci à la culture bouddhiste).

J’AIME… Les trains à bord desquels on peut circuler la tête penchée à l’extérieur où assis sur les marches des portières ouvertes pour admirer le paysage qui défile. Superbe expérience à travers les champs de thé entre Nuwara Eliya et Ella. Et un moment privilégié avec la population locale…

J’AIME PAS… Les éléphants enchaînés dans certains temples ou servant d’attraction pour touristes, qui, hélas, n’ont pas la même chance que leurs congénères en liberté dans les parcs nationaux. J’avais prévu d’aller voir l’orphelinat pour éléphants à Pinnewala. Et là encore, quelle claque! Une fois arrivée sur place, des milliers de touristes. Et cette impression de cautionner encore une sorte de mascarade dont les animaux sont les premières victimes. J’ai finalement renoncé à participer à ce cirque touristique. J’ai quand même aperçu les éléphants quitter l’orphelinat pour se rendre à la zone de baignade où les attendaient encore des masses de visiteurs… Ma grosse déception du voyage, moi qui croyait avoir à faire à une fondation sérieuse. Bon je ne suis pas rentrée à l’intérieur de l’orphelinat pour pouvoir juger des conditions de détention des animaux, mais vu les témoignages, il s’agit plus d’une machine à fric et d’une attraction à touriste qu’autre chose. A fuir!!

J’AIME… La cohabitation religieuse : bouddhistes (69%), hindouistes (16%), catholiques (7%) et musulmans (8%) se côtoient aujourd’hui dans la paix et dans le respect, de quoi nous laisser rêveurs dans le contexte actuel. Le soir, les chants qui résonnent dans les temples bouddhistes se mêlent à ceux des muezzins qui appellent à la prière, une ambiance surréaliste que j’ai adoré. Le pays est doté d’écoles catholiques, musulmanes, hindouistes, d’écoles privées ou publiques. Le bouddhisme s’enseigne essentiellement dans les temples, le dimanche. Je n’ai jamais ressenti aucune animosité entre les Sri Lankais des différentes confessions, même s’il ne faut pas se leurrer, tout n’est vraisemblablement pas si rose.

J’AIME PAS… Le folklore qui se transforme en attraction pour touristes, un phénomène hélas récurrent au Sri Lanka, à l’image des faux pêcheurs sur pilotis, qui se donnent aujourd’hui en spectacle contre quelques roupies ou dollars. Bien plus rentable que la pêche…

J’AIME… La conduite rock’n roll sur les routes sri lankaise, on s’y fait très vite et c’est un peu comme se retrouver sur un grand huit, on fait le plein d’adrénaline. Au final, même lorsqu’une deux voies se transforme le temps d’un dépassement en quatre voies, on sent que tout est sous contrôle… Si ,si, je vous assure! Totale maîtrise les Schumacher sri lankais 😉

J’AIME PAS… Les plages trop touristiques du Sud du pays, bondées d’occidentaux rouges comme des écrevisses en mode total « lâchage ». Il existe heureusement des petites plages plus discrètes et beaucoup moins fréquentées. Les locaux sont de bon conseil pour dévoiler les petits coins de paradis qui combleront les néo-robinsons.

ET enfin, bien sûr  J’ADORE, J’ADORE, J’ADORE la faune exceptionnelle de ce pays que je vais me faire un plaisir de vous faire découvrir dans un PORTFOLIO spécial SRI LANKA très prochainement. Sans oublier les meilleurs spots pour observer les animaux de la manière la plus écoresponsable possible (à venir prochainement sur Un Monde Au Poil).