Indonésie paradis vert perdu
Indonésie paradis vert perdu ou comment la consommation de masse tue notre planète à petit feu. C’est avec une immense tristesse et une profonde colère que je rédige ce premier billet d’humeur. Depuis plusieurs semaines l’Indonésie est à feu et à sang. À feu, car près de deux millions d’hectares de ce paradis vert ont déjà été dévastés par des incendies volontaires allumés pour rendre la terre plus fertile pour l’extension de la culture d’huile de palme. À sang, car des milliers d’animaux ont payé cette course effrénée à la productivité de leur vie.
Indonésie paradis vert perdu : le scandale de l'huile de palme
Les médias commencent à peine à s’émouvoir devant une des plus grandes catastrophes écologiques du XXIe siècle dans des régions qui abritent une des plus riches biodiversités au monde. Les provinces de Sumatra et Bornéo sont durement touchées par cette tragédie, qui a comme seuls responsables l’homme et sa cupidité. Produire toujours plus aux dépens de la vie humaine et animale. Alors que les Indonésiens doivent supporter les fumées toxiques qui envahissent tout le pays, s’étendant dans toute l’Asie du Sud Est jusqu’à la Malaisie et la Thaïlande, les animaux payent le plus lourd tribu de ce scandale écologique. L’Indonésie paradis vert perdu, paradis devenu enfer…
arme de déforestation massive
Et ce n’est pas comme si c’était la première fois. Les incendies provoqués volontairement et illégalement par les agriculteurs indonésiens, sous l’influence des sociétés productrices d’huile de palme, sont devenus monnaie courante depuis des années. Mais cette année, les compagnies ont été particulièrement « gourmandes », engageant les paysans à brûler à tout-va, au point que de nombreuses mises à feu sont devenues incontrôlables, décimant les forêts tropicales, détruisant les écosystèmes, anéantissant la faune locale. Des espèces protégées comme les orangs-outans et les éléphants d’Asie périssent et voient leur habitat se réduire comme peau de chagrin, les forçant, quand ils n’ont pas succombé, à fuir, traumatisés, leurs territoires.
Ces forêts tropicales abritent plus de 300 000 espèces animales. Et l’Indonésie paradis vert perdu compte le plus grand nombre d’espèces mammifères menacées au monde : près de 146 selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature. C’est dire l’ampleur des dégâts. Les ONG (Envol vert, coeur de forêt, planète amazone, IFAW, Kalaweit …) tirent la sonnette d’alarme, mais les autorités indonésiennes sont visiblement dépassées par les événements, incapables d’arrêter ce cycle dévastateur et de prendre des mesures concrètes contre ce fléau qui perdure depuis des décennies.
Et moi qui rêvais de découvrir Borneo, impuissante, je n’ai plus que mes yeux pour pleurer devant ce désastre irréparable. Alors à notre petit niveau, il est plus que jamais temps de changer nos comportements alimentaires. Notre consommation de produits à base d’huile de palme est la seule responsable de cette catastrophe. Une partie de la solution est dans nos assiettes…